dimanche 6 septembre 2015


13ème ETAPE : AZAY LE RIDEAU - TOURS  29,5 km




Ce matin, j’entame ma dernière journée de marche du premier tronçon de la Redbery. Le chemin est varié et agréable. On y fait même de bien belle rencontre puisque je croise Chris qui fait une randonnée de 11 km autour de Villandry.  Heureusement que nous sommes venus visiter les jardins hier de Villandry, car du GR je n’aperçois que les murs et les serres. 










Depuis que j’ai quitté la Loire à Candes St Martin, j’ai côtoyé la Vienne jusqu’à Chinon,  enjambé l’Indre à Azay le Rideau. Après  Villandry, le GR rejoint les bords du Cher à Savonnières après 12,5km de marche. Je vais donc  longer le Cher jusqu’à Tours. Le chemin Savonnières-Tours fait 17 km.. C’est une voie aménagée en dur réservée aux cyclistes et aux marcheurs. C’est un régal pour les cyclistes et aussi pour les marcheurs et promeneurs.










 Je croise des enfants, des familles, des groupes, des têtes grises, des amoureux… en vélo, à pied, en courant, en rollers, en poussettes…rien à voir avec la solitude de la forêt de Chinon.  Il fait  beau, c'est dimanche...  Les gens semblent heureux…  Les bords du Cher sont variés. De temps en temps, je peux admirer des toues ou autres  embarcations  de la Loire… Les 17km sont vite avalés… 





Au fur et à mesure que j’approche de Tours, les promeneurs répondent de moins en moins à mes « bonjour ».  Jusqu'à Savonnières, tout le monde me saluait, complicité entre randonneurs à pied ou en vélo… Par contre, une fois le golf de Tours traversé, j’entre dans un espace urbain même si le chemin est très bucolique… Les promeneurs du dimanche après-midi remplacent les randonneurs… La connivence n’est plus de mise. J’entre dans le monde urbain.   



 A 16h, j’arrive sur le pont de Sanitas de Tours après avoir traversé le parc du lac de la Bergonnerie après avoir marché 354 km entre Redon et Tours.




VILLANDRY


Passant derrière le château de VILLANDRY en suivant le GR, nous n'avons pas résisté à l'envie d'aller voir ces fameux jardins. 
jardin d'ornement, jardin d'eau , jardin potager, jardin du soleil...




samedi 5 septembre 2015


Yves le chasseur d'images ...


Yves, un chasseur … d’images . 
J’ai rencontré Yves le matin en traversant la forêt de Chinon..  Yves travaille à la centrale de Chinon comme beaucoup dans le secteur. Il a une passion : faire des photos animalières. Il photographie du « gros » : cerfs, biches, chevreuils sangliers…   

Son chien, un teckel à poils durs est un sacré chien de chasse. Yves qui a une grand-mère brestoise est intarissable sur les capacités de son teckel… Il est capable d’aller débusquer le renard ou le blaireau dans son terrier, il peut rabattre le gibier  ou pister un animal blessé … Yves est un chasseur. Son arme est un appareil photo. Il aime débusquer le cerf pour le mettre en boite… sans le blesser.
 Une rencontre bien sympathique.    





 Claude le randonneur...

Claude, un randonneur au long cours 
Claude est le premier randonneur
 au long cours que je croise. 
Il veut aller à Guérande. Il est  parti de Tours bien qu’il  habite à Metz.
 Il a déjà exploré les GR des Vosges… 
Le GR 3, celui de la Loire,  est un régal à côté de celui des Vosges. Le balisage est  lisible et les sentiers bien entretenus.
 Il ira à Guérande par période de huit à dix jours. Il ne lui reste que 400 km environ…
 Il semble être serein …  
12ème ETAPE : CHINON - AZAY LE RIDEAU  30,5km




La journée de samedi m’a permis de rejoindre Azay Le Rideau.   J’ai  marché une grande partie de la journée  dans la forêt de Chinon… Elle s’avère malheureusement être une forêt plutôt ordinaire alors que je  m’attendais à traverser de hautes  chênaies ou de majestueuses hêtraies. 

La traversée d’une forêt est une expérience « sonore »…  C’est le silence quasi-total. Est-ce la période de la journée, entre 9h et 13h, ou est-ce le temps ensoleillé qui provoquait un tel  silence ? Pendant des heures je n’ai quasiment entendu que mes pas… Pas ou très peu de chant d’oiseaux. Pas de grognement d’animaux.  Pas même  de hurlement de loups. Rien… Par contre, dès que j’approchais d’une clairière ou de l’orée de la forêt, les oiseaux semblaient m’accueillir par leur gazouillements et leurs piaillements.  
Nous étions samedi et les zones de coupe traversées étaient également silencieuses,   tronçonneuses  au repos.  

   
Je suis arrivé sur un passage de voie ferrée fermé de lourds  portillons rouge et blanc. Il suffisait de les tirer pour traverser la voie… Pas besoin de feu rouge clignotant. Dans le silence régnant ce matin, un bruit de moteur m’a vite signalé qu’il ne fallait pas que je reste sur les rails… En effet, peu après mon passage un train pointait son nez.







La sortie de la forêt contraste avec  l’arrivée à Azay. C’est la première fois depuis Thouaré que le GR nous fait  marcher au bord d’une route pendant près de 2 km… Ce n’est pas la vue du célèbre château baigné dans l’Indre qui  compense déambulation routière car on ne distingue qu’un échafaudage. Les charpentes et les toitures du château sont  en réfection… 
Comme il n’était que  16h, nous avons pris  le temps de visiter les célèbres jardins du château de Villandry.


vendredi 4 septembre 2015


Chris ...


Certain(e)s se demandent comment je gère mon emploi du temps de « femme de marcheur »



Et bien, le matin, je dépose François au départ de son étape du jour. 
Après m'être occupé de l'intendance ( courses...) je fais une randonnée d'une dizaine de kilomètres. Il nous ait d'ailleurs arrivé de nous croiser par le plus grand des hasards.Quand ce fut dans la ville de Saumur, nous avons pû faire une pause autour d'un petit café.

Quand François a fait ses 20 premiers kilomètres de la journée, nous nous retrouvons pour pique-niquer.
Je reprends alors la voiture pour l'attendre à la fin de l'étape et souvent je marche à sa rencontre. Nous faisons ainsi les derniers kilomètres ensemble.

Les journées passent vite et au rythme de la marche, nous avons vraiment le temps de nous imprégner de cette région si riche en patrimoine culturel et historique, si blanche dans la couleur de la pierre de ses côteaux, si lumineuse sous le soleil de septembre..








Mandine …


Arrivant tôt à Chinon, vers 13h30, nous avions le temps de faire quelques visites.  Le matin-même,  justement, Michel nous avait signalé par SMS la présence de sa  tante "Mandine" qui  vit au prieuré de St Louans. 
Tante Mandine est une religieuse, sœur Amandine, de la congrégation des Augustines. 
Nous l’avions déjà rencontrée  pour les obsèques d’Eliane et étions donc contents de la revoir dans d’autres circonstances. 
Le prieuré St Louans est en fait une maison de retraite  aux normes de l’ARS « portée » par une communauté de 12 religieuses.  L’accueil de « tante Mandine » a été fort agréable et sympathique.   C’est une femme énergique qui assure des responsabilités administratives de l’EPAD (Etablissement pour Personnes Agées Dépendantes).  Nous avons fait le tour du propriétaire de ce prieuré et nous avons même pu découvrir  le sarcophage de St Louans dans la crypte de la chapelle… 

Partageant avec elle nos souvenirs d'Eliane, celle-ci , à sa manière, est associée  à cette Redbery…

11ème ETAPE : MONTSOREAU - CHINON  24km




Aujourd’hui changement de département. J’arrive dans l’Indre et Loire. Par contre dès la sortie de Montsoreau, je ne vais cotoyer ni la Loire ni l’Indre mais la Vienne. N’est-ce pas surprenant quand on vient de dépasser la pancarte du département Indre et Loire ? La Vienne  se jette dans la Loire à Candes St Martin, un des plus beaux villages de France,  commune qui jouxte Montsoreau. C’est à Candes que  le célèbre saint qui partagea  son manteau, est mort. 

  

 Je quitte donc les rives de la Loire pour marcher sur les bords de la Vienne, cet affluent du grand fleuve.
 Les falaises calcaires blanches presque verticales que nous avions depuis Saumur sont moins abruptes et plus cachées par la végétation. Les troglodytes sont toutefois très présents. Sur les coteaux, la vigne laisse très vite la place aux céréales.   Je pérégrine entre plateaux  ensoleillés et vallons verdoyants.   Les chaumes parfois déjà retournés  indiquent que la moisson est passée depuis longtemps. Les  tournesols  sont maintenant  tous seuls à attendre la moissonneuse et les quelques arpents de vigne les vendangeurs.  
Je randonne dans un silence  qui est seulement de temps en temps, rompu par des chants d’oiseaux. Sur les quatre ou cinq premiers kilomètres de cette étape , je ne rencontre personne, ni dans les champs sur les plateaux, ni dans les hameaux des vallons. Est-ce parce que l’école a recommencé que tout le monde souhaite  faire une pause… de silence. 

En fait, la centrale nucléaire de Chinon, plus exactement d’Avoine, émet toutefois un bruit  sourd et continu , perceptible dans ce silence. Les vapeurs d’eau qui s’en dégagent sont impressionnantes.




La descente sur les bords de la Vienne puis  la traversée du hameau de St Germain sur Vienne me ramène dans les bruits modernes. Je m’engage sur une ancienne voie romaine pour rejoindre Chinon.
 Est-ce l’ancienneté du chemin, mais très rapidement   je me retrouve une nouvelle fois seul au monde avec les oiseaux  et quelques vaches bien curieuses de voir quelqu’un…  























































Abbaye de FONTEVRAUD



La visite de l’Abbaye de Fontevraud a été un ravissement.  Cette cité monastique ,composée de 4 monastères, trois de femmes et un d’hommes, n’est plus un lieu cultuel. Sa restauration est extraordinaire. Son histoire l'est tout aussi, marquée par des personnages comme Aliénor d'Aquitaine ou son fils Richard Coeur de Lyon. 

  C’est Robert d’Abrissel qui a fondé cette abbaye en 1101 et a nommé à la tête de l’abbaye et de l’ordre une femme.  Je ne sais pas si la commune d’Abrissel  met en avant l’un de ses personnages les plus illustres.  
 Ce novateur du moyen-âge faisait déjà de la mixité sociale car ses monastères étaient composés d’hommes et de femmes de toutes conditions, aristocrates  comme femmes de mauvaise vie, bien portants et malades dont les lépreux… 








En plus   le guide
 était agréable et fort compétent. 
Une belle journée...   



10ème ETAPE  : SAUMUR - MONTSOREAU 21km 





En démarrant ma randonnée quotidienne  à 3 km de Saumur, j’ai pu longer  ce matin  des caves réputées.
 Un caviste m’a dit que les premières vendanges avaient commencé hier. 




Pour rejoindre Montsorreau, j’ai décidé d’être très infidèle au GR 3. Le risque est faible de se perdre puisque j’ai la Loire sur ma gauche les côteaux  sur ma droite et je vais vers l’est. De plus les nuages composés des vapeurs d’eau qui s’élèvent des 2 réacteurs  nucléaires de Chinon, m’indiquent la direction à prendre. 



J'ai pris des sentiers troglodytiques...




... traversé des vignobles de Saumur-Champigny, des villages accrochés au falaise de calcaire.






 J’ai même assisté à la « reconsolidation » d’une chapelle…  
   












Cette étape aujourd’hui, était plus courte (seulement 21km) 
En effet,  avec Chris nous avions envie d'aller visiter  l’abbaye de Fontevraud. 

 Le village de Montsoreau rassemble tous les atouts de la région : un patrimoine de toute beauté, un château, des caves…et l'histoire de sa "dame" contée par Alexandre Dumas











Willy ...
 


Willy entretenait la haie d’une propriété au bord de la route. Il était intrigué par ce randonneur qui passait. 
 Il est surpris que l’on puisse ainsi marcher sur de longues distances. 
Il m’a raconté qu’il a rencontré un marcheur qui était parti de Bâle et qui ne souhaitait pas faire demi-tour avant d’avoir vu la mer…

mercredi 2 septembre 2015

9ème ETAPE : SAINT REMY LA VARENNE - SAUMUR     25,5km


Départ à 9h de St Rémy la Varenne sous un ciel splendide : un ciel pur, pas une once de vent, un air sensible qui porte les bruits au loin, un beau soleil caresse déjà l’horizon…  Les couleurs du matin de la  Loire sont un émerveillement.

   C’est certainement le temps idéal pour un vol en montgolfière. J’en aperçois deux qui se déplacent avec douceur au-dessus de la Loire.



  De là où je suis, seule la vapeur d’eau qui s’échappe au loin des centrales nucléaires de Chinon  créée deux  drôles de nuages verticaux. 




Aujourd’hui, je vais quitter les côteaux qui dominent la Loire rive gauche pour descendre et marcher sur les bords de Loire.  Le fleuve sauvage est bien paresseux en ce début septembre. Il semble paresser et serpenter bien doucement entre les bancs de sable qui envahissent son lit. Le spectacle est de toute beauté. 



Les bateaux de la Loire, les toues ou les fûtreaux, sont adaptés aux caprices  du fleuve. Leur fond plat leur permet de naviguer  même s’il y a peu d’eau. 





J’emprunte parfois les voies de la  « Loire à vélo » . On découvre la richesse architecturale  de cette région : c’est une succession de monuments historiques que ce soit les villages, les églises, les châteaux…Je  m’habitue à tant de beautés que  j’aurais tendance à regretter la présence  d’une maison qui est plus ordinaire. 





Je traverse Cunault. Son église prieurale  est un chef-d'œuvre de l'art roman. L’immensité de la nef impose  immédiatement  le respect. Elle offre une telle sérénité au randonneur que les quelques douleurs musculaires sont bien peu de choses à côté de cet ensemble architectural et religieux 




Et me voilà déjà aux portes de Saumur : ville aux 54 monuments classés.  












   

mardi 1 septembre 2015


Bienaimé




Il a 90 ans. Il m’a invité à repasser en 2025 pour fêter ses 100ans. Bon pied, bon oeil, et surtout bonne tête. Il avait envie de converser.  
Il connait bien son histoire de France, surtout celle du Prince de Condé, ce cousin issu de germain de Louis XIV . Il avait un grand intérêt pour le cheval et révait d’être réincarné en cheval. C’est d’ailleurs pour cela qu’il aurait édifié de superbes écuries à Gentilly.
 Bienaimé se considère, se revendique comme   un lointain descendant  des Bourbon. Pour lui, avec toutes leurs maitresses et leurs favorites il y a fort à parier qu’on est tous issu d'un sang bleu… 
Il observe les randonneurs. Il trouve que certains se compliquent bien la vie avec leurs chevaux, leurs charrettes.