lundi 31 octobre 2016

LA REDBERY EN QUELQUES CHIFFRES    





Nombre de jours de marche : 47 jours :
Distance parcourue entre Redon et Chambéry via Clermont-Ferrand et le Puy en Velay : 1293 km
Distance doyenne des étapes : 27,500 km
Nombre de jours pluvieux : 15 soit 32%. Ce qui veut dire que j’ai marché 2 jours sur 3 avec un beau temps.
Chris a réalisé 205 cartes au 1/25 000 du circuit et assuré l’intendance avec 16 hébergements différents.








Remerciements
Merci à toutes les personnes rencontrées sur le chemin. Merci à tous les petits messages d’encouragement de la famille et des amis. Et un grand merci à mes enfants qui m’ont soutenu tout le long de la marche et merci tout spécial à ma femme qui a assuré toute la logistique de cette Redbery.





Et la suite ?




Bien évidemment La Redbery va se poursuivre… en conservant son nom d’origine… Des prolongements sont déjà envisagés en repartant de Chambéry.… Il nous faut préparer l’itinéraire, organiser les étapes et les hébergements… Sans doute au printemps prochain…
Entre temps, quelques escapades pédestres bretonnes me permettront de maintenir la forme.

Le blog les relatera…  

vendredi 28 octobre 2016

CHAMBERY

Depuis quelques mois, j’avais « programmé » mon arrivée à la fontaine des Eléphants vers 17h ce vendredi 28 octobre. Après quelques détours autour du village de Vimines.,    j’approche, à l’heure dite,  du centre-ville de Chambéry.



Quelle surprise !! Un comité d’accueil m’attend devant la Fontaine des Eléphants : mes enfants, beaux-enfants et petit-fils sont tous là sous une banderole. Moment d’émotion car ils ont réussi à me faire ce beau cadeau sans qu’à aucun moment je ne puisse l’imaginer. Je reçois même un bouquet de fleurs et un superbe trophée : une chaussure d’or. Un grand merci à tous…



 



7ème étape 5ème période : LA BRIDOIRE-CHAMBERY


Dernier gite

Ce jeudi, Chris et moi, nous clôturons nos « gites » d’une nuit ou de deux nuits de cette Redbery dans le gite d’étape de Natacha qui vient d’ouvrir depuis la mi-août à Pressin en Isère en limite de la Savoie. Natacha est enthousiaste et très attentive au bien-être de ses hôtes. 





 Une dernière étape technique
Me voici donc à ma dernière étape. Je vais arriver à Chambéry, destination de cette longue marche. Il me reste, toutefois, une des étapes les plus difficiles techniquement à faire car je dois franchir la barre de l’Epine qui culmine à plus de 1000m. Entre le départ de La Bridoire et le col, en plus des 12km de marche d’approche, je dois franchir un dénivelé de plus de 600m pour passer le col St Michel qui se situe à 903m grâce à une faille existante dans la barre. La barre de l’Epine partage l’Avant-Pays savoyard de la Savoie.
Chambéry se niche dans une vallée encaissée entourée du Massif des Bauges et du Massif de la Chartreuse dont fait partie la barrière de l’Epine. Par contre, l’autoroute, au lieu de se fatiguer à serpenter dans la montagne, se contente de la traverser par une succession de tunnels.
Je fais l’ascension de cette crête qui se dresse, parfois, bien droite en surplomb du Lac d’Aiguebette par un chemin de randonnée local.





Le brouillard qui m’enveloppe depuis le matin me semble encore plus prégnant au fur et à mesure que je grimpe. Je dois être vigilant car les repères jaunes du chemin sont peu visibles et plutôt espacés. Je me guide en observant l’absence de mousse sur les pierres. Je repère ainsi la direction à prendre. Il me faut parfois m’aider des mains pour franchir quelques blocs plus escarpés.













Au milieu de la montée, enveloppé dans un brouillard silencieux, je perçois un peu plus haut dans la montagne des voies humaines… « Je suis donc bien sur le chemin » me dise-je. Je découvre alors deux randonneurs en train de pique-niquer : Virginie et Antoine, son père. Savoyard et montagnard, Antoine connait bien ce chemin et cette barre de l’Epine. Virginie qui a délaissé la Savoie pour profiter du climat ensoleillé quasi permanent de Montpellier, a quand même besoin régulièrement de se ressourcer dans sa montagne et de son climat plus rugueux. Ils m’ont offert un verre de vin pour trinquer à notre rencontre et mon périple. Heureuse surprise donc.


La voie romaine




A quelques mètres du passage du col, je découvre les traces d’une ancienne voie gallo-romaine reliant Vienne à Milan en passant par Lémenc (Chambéry) et Aoste. Ce col appelé alors Monjoux était le passage obligé entre la France et la Savoie et même entre l’Europe du Nord et l’Italie… Je l’emprunte sur quelques centaines de mètres. Le chemin devient alors plus large et un peu plus carrossable.





 Le soleil arrive pour la redescente vers Chambéry qui se fait sur un sentier un peu plus aménagé. Je profite avec bonheur des couleurs automnales des feuilles et de la vue sur la vallée de Chambéry.

  

jeudi 27 octobre 2016

6ème étape, 5ème période : LE PIN- LA  BRIDOIRE 33 km



Pont de Beauvoisin et Le Pont de Beauvoisin








Cherchez l’erreur












Attention, il ne faut pas confondre "Pont de Beauvoisin" qui est en Isère avec sa voisine de l’autre côté de la rivière "Le Pont de Beauvoisin" qui est en Savoie.
 Ces deux communes forment une même agglomération et sont séparées juste par un pont reliant les deux rives de la rivière Le Guiers. Cette rivière est la limite entre les départements de l’Isère et de la Savoie et avant 1860 la limite entre la France et le Duché de Savoie.
 Ces deux communes ont quasiment le même nom puisque la différence se situe avec l’article « Le » rajoutée à la partie Savoie… 
 Pont de Beauvoisin (Isère) a plus de 3 500 habitants et une superficie de près de 7,5km² alors que Le Pont de Beauvoisin (Savoie) n’a que 2100 habitants pour une superficie de 1,5km² . Le Pont de Beauvoisin en Savoie a créé une nouvelle zone commerciale qui concurrence fortement celle  de Pont de Beauvoisin en Isère. Bref,rivalités, compétitions, querelles de clochers sont les maitres-mots de ce lieu. Il ne semble pas que la fusion de ces deux communes siamoises soit proche. Il semble même qu’elles envisageraient de se tourner plus vers les autres communes de leur département respectif pour former des intercommunalités distinctes. 

Comment faire l’Europe si deux communes « collées » ne peuvent pas s’unir ?   

STEPHANE, BENOIT, NOELLE, MARION 




En fin de marche, avant de rejoindre le lieu d’hébergement, Chris et moi allons régulièrement boire un verre dans le bar proche du lieu d’arrivée de l’étape. Cet après-midi, nous avons donc fait notre pause de fin de marche dans un bar de La Bridoire. Comme souvent, une conversation s’engage avec les clients présents soit sur la marche que je réalise ou sur une interrogation de notre part concernant par exemple leur village…
 Stéphane, un savoyard qui a fait ses études à Nantes, voyant des marcheurs s’est intéressé à notre périple. Podologue de profession, les pieds l’intéressent forcément.On parle soins, pommades...

 Il nous explique la guerre de « clochers » des deux « Pont de Beauvoisin ». Passionné d’histoire, il s’intéresse particulièrement à l’ avant-pays savoyard, ce territoire qui se situe entre l‘Isère et Chambéry. Bavard il captive son auditoire. S’il n’existe pas de Front de Libération de la Savoie comme il existe un mouvement indépendantiste breton, Stéphane nous explique que quelques savoyards semblent être bien plus savoyards que français.
 Nous avons passé avec eux,  un excellent moment.

mercredi 26 octobre 2016

5ème étape, 5ème période : LA CÔTE SAINT ANDRE- LE PIN 31km




Un ciel bas et couvert
Dans la soirée d’hier, nous avons eu le droit à un fort orage avec un vrai déluge. Aujourd’hui le ciel est resté bien couvert. En marchant, je constate les stigmates de la pluie diluvienne de la veille. L’eau a fortement raviné les chemins. Parfois ce sont de vraie ravines. Je découvre un grand sapin qui a été foudroyé : il est éclaté du haut en bas comme si une immense hache l’avait haché. Son propriétaire me dit sa peur quand il a vu la foudre s’abattre.


Plaine de la Bièvre et les Terres froides

Je marche sur les collines composées d’anciennes moraines des glaciers d’Isère et du Rhône qui surmontent la plaine fertile de la Bièvre. Ces Terres Froides, dénommées ainsi sans doute pour leur climat plus rigoureux ont une identité assez typée , visible à travers l' habitat : les maisons sont construites en terre argileuse, appelée « pisé » . Les toits sont pentus et leurs  dimensions sont souvent impressionnantes





Chemin de St Jacques de Compostelle
Combien de villes et de villages ont rebaptisé les rues où passe le GR 65, qui est ici le chemin vers St Jacques de Compostelle en partant de Genève ? Je constate que très régulièrement les rues que je traverse ont une dénomination bien jacquaire

 Au moins, voilà un bon repère pour s’assurer que je marche sur le bon chemin. Quelques monuments ou sculptures jacquaires manifestent la ferveur des jacquets ou associations locales des amis de St Jacques.








Peut mieux faire !
Le paysage est bien souvent de toute beauté. Par contre les petites villes croisées ne sont pas exemplaires. La voiture y est présente partout. Y-a-t-il des piétons, des promeneurs, des poussettes, des fauteuils roulants dans ces ville ? Comment font-ils ? Le comble me semble être à La Côte St André. Au centre de la ville se cachent de superbes vieilles halles médiévales parmi les plus vastes de France. Mais elles ne sont pas du tout mises en valeur. Les voitures y sont garées tout autour… et sur deux rangées tant qu’à faire !  


PATRICK





       Patrick ramasse des noix, les fameuses noix de Grenoble, avec un « ramasse noix ». Cet instrument est ingénieux. C’est simple mais cela semble bien efficace. Il m’explique son utilisation.


 Il est vraiment  étonné que je fasse le chemin de Compostelle « à l’envers »  

mardi 25 octobre 2016

THIBAUD, LE JACQUET


Thibaud est un des rares pèlerins de St Jacques de Compostelle que j’ai croisé… après la pluie…
 Bien qu’il soit belge (de Liège), il est parti de Genève… Il va doucement car il a eu des ennuis à un pied dès les premiers jours de marche… Il est seul à cheminer… Thibaud a une allure bien sympathique et joyeuse. Il pense arriver au Puy en Velay dans une dizaine de jours et à St Jacques début janvier… nous avons échangé sur les techniques de marche et d’étirements, sur les pommades et autres onguents magiques. 
Je lui ai raconté mes soucis des huit premiers jours de la Redbery, la douleur aux genoux, l'inflammation … Cela l’a rassuré quand je lui ai dit que tout était rentré en ordre …


Je l’ai félicité en tant que wallon pour la résistance de l’assemblée nationale de Wallonie sur le fameux traité commercial Europe-Canada.  

4ème étape, 5ème période : MONTSEVEROUX -LA CÔTE SAINT ANDRE 34km



Pluie, orage, grêle et enfin beau temps
Ce matin, départ sous un ciel nuageux… va t-il pleuvoir ? 
Pendant la première heure de marche, j’ai cru que la météo nationale avait été bien pessimiste puisqu’elle annonçait pluie orageuse… mais bon prince, le ciel me laisse cette première heure pour apprécier la découverte de cet ancien lit d’un glacier qui recouvrait cette région jusqu’à Genève voici 700 000ans. C’est ce glacier qui aurait ainsi transporter et ensuite abandonner les galets qui parsèment les champs.



Tout doucement, la pluie apparait. D’abord petit crachin puis  pluie fine… De plus grosses gouttes commencent à faire leur entrée… La pluie douce cède la place à une vraie pluie quand je perçois au loin les premiers grondements. Serait-ce le tonnerre ? En effet, L’orage a entendu mon interrogation puisque quelques  minutes après c’est un violent éclair qui éclaire le chemin… 
« oh,oh! » me suis-je dit «  je suis sur une crête bien dégagée, vais-je attirer la foudre ? » Je chemine ainsi sous la pluie battante avec l’orage que je sens derrière moi. Par chance, il va moins vite que moi… Je  m'extirpe donc de cette ambiance tonitruante peu à peu… 
 Une grange  ouverte à tous les vents, m’invite à faire une pause et à égoutter un peu mes habits. A peine ai-je commencé à déguster mes fruit secs qu’une tempête furieuse se lève. La grèle et le vent me jouent  pendant plusieurs minutes une partition musicale  fortissimo… Et puis tout redevient modérato… J’en profite pour repartir… La pluie a cessé. L’orage a abandonné… Chemin faisant, mes habits sèchent…
 La pluie n’a pas dit son dernier mot… Elle me laisse  juste un répit … Et rebelote. Bonne fille, elle se calme  vers l’heure de midi et me laisse ensuite terminer la journée au sec. J’ai même fini en T-shirt…

                                  
              Surprises sur le chemin.....

Quand je ne regarde pas mes pieds pour éviter
les flaques, j’observe les maisons, les paysages,
 les cultures… Au détour du chemin, je découvre
la manière originale que le boulanger a pour
déposer le pain. Est-ce une pratique régulière ?







Construction traditionnelle

Jusqu’au 20ème siècle, les habitants d’un territoire construisaient leurs habitations avec ce qu’ils trouvaient dans leur environnement. Ici ce sont les galets et la terre… Certaines bâtisses ont ajouté des éléments de décors comme la brique entre les galets et la terre.  

lundi 24 octobre 2016

Le Palais Idéal du Facteur Cheval



Beaucoup de choses ont été dites sur ce chef-d’œuvre de l’art brut, de l’art total, de l’art naïf… C’est vraiment un chef-d’œuvre. Il faut un sacré brin de folie créatrice pour réaliser un tel ouvrage… 



Commencé à l’âge de 43 ans, il l’achève à 76 ans, pour se remettre immédiatement à créer son tombeau pendant encore 8 ans. 
Travaillant le jour, la nuit, après sa tournée de facteur rural de près de 40km à pied, allant chercher ses pierres avec sa brouette, se documentant à partir de revues et des cartes postales qu’il distribuait, il a créé une œuvre onirique et philosophique…inclassable ...






Un sacré bonhomme ce facteur Cheval.  

    

3ème étape , 5ème période : 

CLONAS SUR VAZERE - MONTSEVEROUX ( 22km)

Aujourd’hui, est une petite journée puisque nous souhaitions découvrir le Palais Idéal du Facteur Cheval sur la commune de Hauterive dans la Drôme. Mon chemin passait à une vingtaine de kilomètres. Chris est venu me « récupérer » sur le chemin. En voiture, les 20 km sont vites avalés…   

L’Isère
Après le département de la Loire, je suis entré en Isère. Ce département  borde le Pilat, se faufile près de la banlieue Lyonnaise, frôle le Parc Naturel de la Vanoise, butte sur la Barre des Ecrins mais englobe une grande partie du Massif de la Chartreuse. Son chef-lieu, Grenoble propulse ce département dans la modernité avec son industrie « high tech » et dans la postmodernité avec ses choix écologiques.


Les galets du Rhône…

 





Les galets du Rhône sont partout. Dans les champs même sur les plateaux… 
Le lit du Rhône a certainement beaucoup évolué en fonction des ères géologiques. 
Ils ont été utilisés pour empierrer les chemins, pour ériger les murets et les murs des propriétés, pour consolider les bâtisses et maisons, pour décorer les façades… 
 Les constructions récentes ne semblent pas, par contre, les utiliser. Est-ce le côté « ringard » qui ne plait pas ?








Les pommiers, les cerisiers…
A côté des parcelles ensemencées pour les céréales nobles : maïs, blé, millet j’ai traversé nombre
de vergers. Pour les cerises, il faudra attendre la fin du printemps 2017 pour les voir miroiter sous le soleil …

Un jour d’automne chaud…
Bien que nous soyons à quelques jours de la Toussaint, j’ai marché en T-shirt à partir de 11h… Les quelques jardiniers que j’ai vu s’affairer dans leurs jardins étaient en maillot de corps… Le mercure dépassait, parait-il 22° C. Y-a pu de saison n’est-ce pas ?  

dimanche 23 octobre 2016


2ème étape 5ème période 

COL DU BANCHET (St- Julien-Molin- Molette) – CLONAS SUR VAZERE :  33km



Le Pilat Rhodanien : un autre terroir

Le passage entre les Monts du Pilat et le Pilat rhodanien se fait peu à peu. Tout d’abord apparraissent quelques vergers enveloppés de dentelle plastique . La forêt se fait moins envahissante. Elle se réfugie sur quelques crêtes… Le paysage s’éclaircit et le panorama s’adoucit un peu… Les vergers de pommiers apparaissent alors à perte de vue sous leur filet de protection

Enfin la vigne montre son bout de raisin avant d’envahir les côteaux du Rhône






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Cette partie méridionale du Pilat a fait sa révolution agricole et industrielle entre les deux « grandes » guerres. Jusqu’au début du 20ème, ce territoire vivait de la sériciculture. Les magnaneries cultivaient les mûriers pour nourrir les « vers à soie ». Une maladie décima les mûriers … ce qui entraina la fin des élevages. Les magnaniers devinrent alors arboriculteurs et remplacèrent les mûriers par des pommiers. Quelques spécimens de ces arbres subsistent encore sur les places de villages, témoins de ce passé révoqué.


La production locale de pommes doit être importante au regard des champs que j’ai traversés.


Un contraste entre le calme du Pilat et la vallée du Rhône
En traversant les villages, on perçoit bien que la transition entre les monts du Pilat et la vallée du Rhône se prépare . Des maisons se rénovent. 

Des lotissements sortent de terre. Les routes, en bas des coteaux se font plus bruyantes… C’est en arrivant sur les coteaux de la rive droite du Rhône que je replonge dans l’agitation contemporaine. 






La centrale nucléaire de St Alban-St Maurice impose sa domination… Peu de fumée… Peu de bruit… Mais une présence « rayonnante »… Les routes traversées sont plus encombrées. Les marcheurs ou les cyclistes doivent laisser la place aux véhicules rapides… 






















Nous sommes dans la vallée de ce fleuve furibond , régularisé et corseté par des digues. Ici, il parait tranquille. D’immenses bateaux restaurants promènent les touristes en leur faisant découvrir un patrimoine gastronomique sans doute un peu commercial. En guise de sieste, de super cars climatisés se chargent de leur faire découvrir d’autres merveilles du Rhône comme les caves sans doute…