7ème étape 5ème période : LA BRIDOIRE-CHAMBERY
Dernier gite
Ce jeudi, Chris et moi,
nous clôturons nos « gites » d’une nuit ou de deux
nuits de cette Redbery dans le gite d’étape de Natacha qui vient
d’ouvrir depuis la mi-août à Pressin en Isère en limite de la
Savoie. Natacha est enthousiaste et très attentive au bien-être de ses hôtes.
Une dernière étape
technique
Me voici donc à ma dernière étape.
Je vais arriver à Chambéry, destination de cette longue marche. Il
me reste, toutefois, une des étapes les plus difficiles
techniquement à faire car je dois franchir la barre de l’Epine
qui culmine à plus de 1000m. Entre le départ de La Bridoire et le
col, en plus des 12km de marche d’approche, je dois franchir un
dénivelé de plus de 600m pour passer le col St Michel qui se
situe à 903m grâce à une faille existante dans la barre. La barre
de l’Epine partage l’Avant-Pays savoyard de la Savoie.
Chambéry se niche dans une vallée
encaissée entourée du Massif des Bauges et du Massif de la
Chartreuse dont fait partie la barrière de l’Epine. Par contre,
l’autoroute, au lieu de se fatiguer à serpenter dans la montagne,
se contente de la traverser par une succession de tunnels.
Je fais l’ascension de cette crête
qui se dresse, parfois, bien droite en surplomb du Lac d’Aiguebette
par un chemin de randonnée local.
Le brouillard qui m’enveloppe
depuis le matin me semble encore plus prégnant au fur et à mesure
que je grimpe. Je dois être vigilant car les repères jaunes du
chemin sont peu visibles et plutôt espacés. Je me guide en
observant l’absence de mousse sur les pierres. Je repère ainsi la
direction à prendre. Il me faut parfois m’aider des mains pour
franchir quelques blocs plus escarpés.
Au milieu de la montée, enveloppé
dans un brouillard silencieux, je perçois un peu plus haut dans la
montagne des voies humaines… « Je suis donc bien sur le
chemin » me dise-je. Je découvre alors deux randonneurs en
train de pique-niquer : Virginie et Antoine, son père. Savoyard
et montagnard, Antoine connait bien ce chemin et cette barre de
l’Epine. Virginie qui a délaissé la Savoie pour profiter du
climat ensoleillé quasi permanent de Montpellier, a quand même
besoin régulièrement de se ressourcer dans sa montagne et de son
climat plus rugueux. Ils m’ont offert un verre de vin pour
trinquer à notre rencontre et mon périple. Heureuse surprise donc.
La voie romaine
A quelques mètres du
passage du col, je découvre les traces d’une ancienne voie
gallo-romaine reliant Vienne à Milan en passant par Lémenc
(Chambéry) et Aoste. Ce col appelé alors Monjoux était le passage
obligé entre la France et la Savoie et même entre l’Europe du
Nord et l’Italie… Je l’emprunte sur quelques centaines de
mètres. Le chemin devient alors plus large et un peu plus
carrossable.
Le soleil arrive pour la redescente vers Chambéry qui
se fait sur un sentier un peu plus aménagé. Je profite avec
bonheur des couleurs automnales des feuilles et de la vue sur la
vallée de Chambéry.