J’ai « déjà »
marché pendant 826 km en 31 jours avec une moyenne journalière de
26,600 km. Ma plus grande étape a été 36km et la plus petite de
11km due à la neige. Je l’ai fait en trois saisons : été,
automne et hiver. Il me reste environ 500 km pour atteindre
Chambéry en une vingtaine d’étapes et une saison.
jeudi 18 février 2016
7ème ètape 3ème période : ST BONNET près RIOM- CLERMONT FERRAND 27km
Depuis mardi, le relief s’enhardit.
J’alterne descentes et montées de coteaux. La vallée de la Sioule
est profonde et pittoresque. La pierre volcanique noire de Volvic est
de plus en plus présente dans les édifices et maisons. En quittant
Mozac, commune jouxtant Riom, je vais grimper et descendre trois
cols. Le plus haut étant celui qui surmonte Clermont à 609m. Les
montées sont parfois raides… Le rythme cardiaque suit l’évolution
de l’ascension. Au sommet, il semble danser dans la poitrine…
Le
panorama est grandiose. Sur mon côté gauche j’ai un point de vue
superbe sur la plaine de la Limagne forgée par l’Allier. Cette
plaine fertile qui produit céréales se différencie des terres
pentues du plateau où paissent les charolaises. Cependant dès
l’ascension des coteaux de Châteaugay (516m), je découvre en
contre-bas la zone industrielle de Gerzat et le terrain d’essai de
Ladoux. Michelin premier signe bien visible de l’entreprise phare
de Clermont-Ferrand.

Je vais ainsi, après montées et
descentes, découvrir le site archéologique de l’oppidum
surplombant Clermont-Ferrand.

STEPHANE
Comme je pérégrinais sur les côtes
de Clermont
au-dessus de la ville , je me suis aperçu , en consultant mes cartes, que le GR
faisait un grand détour de plusieurs kilomètres supplémentaires
avant d’atteindre le centre-ville et la fameuse place de Jaude.
J ’ai alors apostrophé un marcheur-cueilleur pour savoir s’il connaissait
un chemin plus direct.
Stéphane connait effectivement tous les
chemins. Il m’a proposé plusieurs alternatives. J’ai donc fait
un bout de chemin avec lui. En fait Stéphane n’est pas cueilleur
de champignons mais de détritus. Il marche et récupère les
cannettes et autres récipients jetés par des visiteurs du panorama.
C’est son action citoyenne et responsable. Nous sommes tombés d’accord sur l’emballage les plus jeté et retrouvé au bord des chemins : la cannette de
bière de 50 cl d’une marque hollandaise.
Stéphane aime marcher
et a un pas assuré mais il ne se sent pas le courage de faire une
Redbery.
mercredi 17 février 2016
6ème étape 3ème période EBREUIL - ST BONNET près RIOM (31km)


Depuis le début de mon chemin, je suis
séduit par les villes, les villages, les hameaux, les églises, les
fermes, les bâtisses et constructions de toutes sortes, témoins passés d’une vie sociale, architecturale, culturelle, religieuse si riche et intense. Il est rare de marcher plus d’un kilomètre
sans croiser une construction qui relève du « chef d’œuvre ».
Le moulin, la ferme, le château, l’église, le pigeonnier, le
pont peuvent être abandonnés voire délaissés mais cela n’enlève
rien à leur force et beauté.
Je découvre aussi dans cette campagne tout un art votif et religieux qui me rappelle étrangement nos calvaires bretons...
Peut -on parler du bien-être animal ?
CHRISTINE
Je photographiais la croix de Banson. C’était la troisième en un kilomètre.
Sculptées dans la pierre
volcanique noire typique du Puy de Dôme, elles sont les témoins
d’une intense vie religieuse.
C’est le
village lui-même qui l’a installée en 2008 en remplacement d’une
croix métallique qui était tombée. Cette croix a été retrouvée
dans une grange du village, sous un tas de vieux foin.

Nous découvrons également que sa fille est
un peu bretonne puisqu’elle travaille dans l’agroalimentaire à
Lorient et que ma fille est un peu auvergnate étant médecin à
Clermont. Elle me parle de sa maison, typique des maisons vigneronnes
et de son village. Joie et bonheur simples des rencontres
impromptues…
Peut-être nous reverrons-nous puisqu’elle a
l’adresse du blog ? entre marcheurs bretons et auvergnats…
mardi 16 février 2016
5ème étape 3ème période : LA CELLE- EBREUIL 36km
Un jour froid d’hiver : personne
ne sort

"Ma cabane au Canada"


Elles se logent sur le bord d’une rivière. Elles se blottissent
au creux d’un bois. Elles agrémentent une pièce d’eau. Elles
marquent un espace en campagne. Les cabanes sont variées : du
simple cabanon en bois, au petit chalet fleuri. De la caravane qui
n’a plus roulé depuis fort longtemps au pavillon construit années
après années.
Je suis parfois surpris de découvrir ces petits
coins de paradis dans des endroits improbablest.
Si les cabanes sont
bien différentes, j’observe deux constantes : une clôture
qui marque le bout de terrain à soi et le salon de jardin. La
clôture peut être très élaborée avec grillage et alarme ou un
simple fil où est inscrit « propriété privée ». Le
salon peut se limiter aux fauteuils en plastique ou se prévaloir
d' une véritable terrasse faite en bois voire en carrelage où
trônent les chaises-longues. Généralement le barbecue est à côté.
En hiver, tout cela est plié. Je peux juste imaginer la joie et la
satisfaction des « propriétaires » lorsqu’ils résident
dans leur « cabane au fond des bois».
lundi 15 février 2016
4ème étape 3ème période : DURDAT LAREQUILLE - LA CELLE 16km

L’hiver veut-il montrer que c’est encore sa saison ? Ce matin, des flocons m’ont accompagné. Au bout de 3h, un début de bourrasque de neige m’a incité à cesser ma route car je craignais des difficultés pour me ramener au gite d’étape de Lalizolle. Chris pourrait-elle venir me chercher en sécurité sur ces petites routes enneigées ?

Nous en avons profité pour faire un bon feu de cheminée et lire pendant que le vent et la neige balayaient la chaussée.
Marcher sur des chemins boueux et
inondés : plus que de la relaxation.... de la concentration
Marcher signifie
bien souvent, en plus de l’effort physique, contempler et méditer.
Cela peut être le cas quand le chemin est tranquille, le paysage
pittoresque et que le temps est clément.
C’est une toute autre
histoire quand le temps n’est pas de la partie et que le chemin
est à risque. C’était le cas aujourd’hui.
Ce n’est pas
déplaisant mais la marche prend une autre tournure. Notre regard ne
se porte plus sur le paysage ou sur un bâtiment intéressant mais juste devant soi et en général plutôt devant ses pieds.
Le marcheur
devient expert dans l’analyse des potentialités du chemin pour
éviter que ses chaussures ne plongent dans un trou d’eau qui les
transformerait immédiatement en éponge. Il faut évaluer la
capacité pratique de la partie émergeante d’un chemin inondé à
supporter, pendant quelques secondes, le poids du marcheur avant qu’il
ne trouve un autre point d’appui…
Sur les chemins empierrés, la
tâche est aisée car on visualise assez bien la résistance des pierres émergées et la hauteur de l’eau. C’est une toute autre
affaire dans les chemins herbeux ou boueux. La traitrise se cache
dans l’herbe ou dans la boue. On peut avoir l’impression que
cette touffe est hors de l’eau mais patatras dès que le pied est
posé, la touffe se dérobe et la chaussure entière se retrouve dans
l’eau. Dans ce cas, l’autre suit rapidement car pour sauver in
extrémis le pied de la noyade, le marcheur précipite le pied
restant sur un autre faux point d’appui ... et le voilà les deux pieds
bien trempés. Il faut donc prévenir et donc anticiper.
Peu à peu
le marcheur aguerri devient expert pour débusquer les faux amis et ne choisir que ceux qui tiennent leur promesse. Les
ornières de tracteurs sont de véritables parcours du combattant
pour les pieds qui veulent rester secs. La marche devient petits sauts de
monticules en monticules, de pierres en pierres. En filmant en
accéléré, on pourrait y voir une danse…
dimanche 14 février 2016
3ème étape 3ème période : CHAMBON/VOUEZE - DURDAT LAREQUILLE 31km
Après la pluie, le soleil ?
Les présentateurs de la météo
auraient parlé d’un « ciel de traine ». Le soleil
s’est montré de temps en temps sympathique laissant aux nuages le
rôle de « méchants". Mais, heureusement, ils ne sont restés que
menaçants. J’ai pu ainsi enlever ma cape de pluie au bout de 10 km
pour ne plus la remettre de la journée.
Ce matin en
partant de Chambon, nous avons pu, de nouveau, admirer la magnifique
abbatiale romane. La journée a commencé par l’ascension d’un
coteau abrupt de la seconde rivière de Chambon : la Tardes.
Le rythme cardiaque a bien monté lui aussi. La journée débutait
bien fort.
La terre est gorgée d’eau. Cheminant
par les chemins creux, j’observe dans les ruisseaux ou les fossés,
les déversements importants des drains. Que d’eau… Parfois je
marche dans des chemins transformés en torrents : l’eau
coule tellement… Cet afflux d’eau va-t-il entrainer des crues en
aval ? Ce soir, seuls le Cher berrichon et la Vienne à
Poitiers sont en vigilance crue sur le site vigicrue. Espérons que
nous en restions à ce niveau.
MARC ET FRANCOISE
Au retour de la journée de marche, nous nous sommes arrêtés sur
la grande place de Chambon/Voueze pour boire notre verre de fin de marche.
Un café était ouvert : le café de la Promenade. C’était
sans doute le seul de Chambon et des autres villages environnants.
Son aspect un peu décalé, un peu guinguette, nous a paru
sympathique.
Ce café-restaurant, dans ce coin isolé de la Creuse, a quelque chose de branché avec
une déco originale et un mobilier du terroir. Françoise, la
parisienne, au bar et Marc, le fougerais, aux fourneaux, veulent
animer ce lieu. Ils ont accueilli dernièrement un spectacle de
marionnettes de bar et vont accueillir prochainement un luthier
d’Evaux Les Bains suivi d’un concert de guitare. Marc ne cuisine
qu’avec des produits frais et locaux.
Dommage que nous n’ayons pu goûter sa cuisine car ce soir de dimanchen c’était pause en cuisine. C’est une
adresse à retenir quand nous repasserons par Chambon
samedi 13 février 2016
2ème étape 3ème période BORD SAINT GEORGES - CHAMBON / VOUEZE 21km
Ce matin, les cieux étaient bien en
forme. Ont-ils voulu essayer la panoplie des pluies et des vents
disponibles en magasin ? je peux me le demander car j’ai eu le
droit à tout : petite pluie entrecoupée de soleil, puis vent
et averses. Comme cela ne semblait pas suffisant, j’ai eu aussi le droit
à une forte tempête avec grêlons et coups de tonnerre.


Il faut parfois sauter entre les flaques pour ne pas avoir les pieds trempés. Heureusement que les chemins du GR parcourus aujourd’hui, étaient bien empierrés, je n’ai pas eu à patauger dans la boue contrairement à ce que m’a dit Christian lorsqu’il est descendu de son tractopelle pour discuter avec moi.
Au bout de 21 km, après avoir longé les superbes gorges de la Vouèze et découvert le charme tranquille de Chambon sur Vouèze, le ciel a eu raison de ma résistance. aujourd’hui. Les éléments météorologiques étant franchement hostiles, j’ai décidé d’arrêter là pour ce jour.
CHRISTIAN
Sous la pluie et ma cape, je suis trop harnaché pour tailler la bavette avec les « autochtones ». Pourtant, Christian qui nettoyait son étable avec un tractopelle, s’est arrêté et est venu me saluer.
- « Un tractopelle c’est mieux pour nettoyer qu’un tracteur »
me dit-il.
Il m’invitait également à prendre des bottes car le
chemin devait être impraticable. D’habitude, me dit-il, ce sont
plutôt des moto-cross et des chevaux qui l’utilisent. Au cours
de l’échange, il m’a confessé qu’il ne marchait presque
jamais. Fort de cette « déclaration », j’ai décidé
de passer outre son conseil. Il est vrai que j’ai un peu
pataugé pendant 500m mais après c’était un très beau chemin
bien empierré.
vendredi 12 février 2016
PHILIPPE , LAURENCE
et..... les chiens
J’ai rencontré Philippe, 1er
adjoint et Laurence, secrétaire de mairie de St Silvain-Bas le Roc dans la mairie où je suis venu leur raconter ma mésaventure.
Depuis Redon, après 700 km de marche j’ai rarement été ennuyé par des animaux sur mon chemin. J’aperçois assez régulièrement des chiens derrière les clôtures qui aimeraient en découdre mais les grillages les maintiennent à distance.
Juste avant un petit bourg, je longe une maison en « chantier »… Trois chiens de type Pointer anglais ou Retriever aboient à mon approche. Sans me laisser intimider , je continue mon chemin .Les bêtes accourent vers moi et soudain je sens des crocs sur mon mollet à travers chaussette, pantalon, guêtre. Ma réaction est rapide et bruyante. Un coup de pied et un cri de rage les font fuir… J’appelle les propriétaires pour me plaindre de cette situation. Personne ne sort du capharnaüm où se sont repliés les chiens. En arrivant au bourg, je passe justement devant la mairie. Laurence m’accueille gentiment et à l’écoute de mon explication ,situe immédiatement « la propriété ». Philippe, 1er adjoint, en réunion dans une salle voisine est appelé. Ils conviennent tous les deux que cette situation n’est hélas pas nouvelle. Ils semblent être bien ennuyés car le dialogue avec les propriétaires des chiens est difficile semble-t-il.
Je reprends mon chemin , peut-être un peu plus méfiant...
Depuis Redon, après 700 km de marche j’ai rarement été ennuyé par des animaux sur mon chemin. J’aperçois assez régulièrement des chiens derrière les clôtures qui aimeraient en découdre mais les grillages les maintiennent à distance.
Juste avant un petit bourg, je longe une maison en « chantier »… Trois chiens de type Pointer anglais ou Retriever aboient à mon approche. Sans me laisser intimider , je continue mon chemin .Les bêtes accourent vers moi et soudain je sens des crocs sur mon mollet à travers chaussette, pantalon, guêtre. Ma réaction est rapide et bruyante. Un coup de pied et un cri de rage les font fuir… J’appelle les propriétaires pour me plaindre de cette situation. Personne ne sort du capharnaüm où se sont repliés les chiens. En arrivant au bourg, je passe justement devant la mairie. Laurence m’accueille gentiment et à l’écoute de mon explication ,situe immédiatement « la propriété ». Philippe, 1er adjoint, en réunion dans une salle voisine est appelé. Ils conviennent tous les deux que cette situation n’est hélas pas nouvelle. Ils semblent être bien ennuyés car le dialogue avec les propriétaires des chiens est difficile semble-t-il.
Je reprends mon chemin , peut-être un peu plus méfiant...
1ère étape, 3ème période : SAINT MARIEN - BORD SAINT GEORGES 26km
Après une
nuit dans une chambre d’hôtes à Chauvergny dans la Vienne, nous
sommes arrivés à St Marien à 11h 15.
Le temps de s’équiper
sous le porche de l’église à cause de la pluie et ....c’est parti
pour la première étape.
Les deux premières heures sont
franchement pluvieuses. Je dois faire de nombreuses infidélités
au GR car les chemins sont boueux voire inondés. Les petites routes
de la Creuse ne sont ni bien larges ni bien passantes. Heureusement...Entre St Marien et
Boussac, je croise une voiture 3 fois, c’est celle de la Poste. Les
fossés débordent parfois sur la route.
Chemin faisant, je pense à toute cette eau qui court …
De drains des champs en fossés, de ruisseaux en petits cours d’eau , tout s’écoule vers la Creuse qui va se jeter dans la Vienne avant d’aller gonfler la Loire à Candé St Martin.
Cette eau qui coule sur moi et sous mes pieds passera donc à St
Nazaire dans quelques semaines ou mois… D’un coup, je ressens
l’immensité du bassin versant de la Loire…
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