5ème étape 3ème période : LA CELLE- EBREUIL 36km
Un jour froid d’hiver : personne
ne sort

Ce matin la température est à moins
3° et un peu de neige enlumine la campagne. Pas de vent, pas de
pluie, c’est un temps idéal pour marcher. Les routes sont un peu
enneigées, l’eau est gelée dans les fossés, tout le pays semble
s’être blotti bien au chaud chez soi. Personne dans les villages
que je traverse, peu de voitures sur les routes que je longe ou je
croise. Seules les vaches charolaises me regardent passer un peu
inquiètes : le bruit de mes pas sur le chemin enneigé les
intriguent. Bien couvert et équipé de gants et chapeau, je n’ai
pas froid. J’ai même chaud quand il me faut grimper successivement
le col de la Bosse à 720m ou les trois gorges surplombant un
ruisseau. Parfois le soleil compose un tableau « halmitonnien »
avec le givre dans les arbres nus. Le bonheur quoi ! Même en
hiver par moins 3 degrés. J’arrive au gite d’étape après 24
km pour le pique-nique de la mi-journée 13h30. Bien réchauffé, je
peux alors repartir pour 12km. Chris m’accompagnera pour les 6
derniers kilomètres. 36km aujourd’hui. Une grosse étape pour moi
mais , dans les temps plus lointains,ce n’était qu’une étape
« ordinaire » des soldats en déplacement qui faisaient
un minimum de 40km . Aujourd'hui encore, une grande partie des 90% de
la population mondiale qui doit subsister avec les restes de la
richesse mondiale marche quotidiennement des dizaines de kilomètres,
sans avoir les conditions techniques et alimentaires que j’ai… La
marche rend humble…
"Ma cabane au Canada"


Line Renaud chante sa joie d’avoir une cabane au Canada. Marchant par monts et
par vaux, j’en découvre en permanence. Elles ne sont pas au
Canada mais bien chez nous , parsemées le long de mon parcours .
Elles se logent sur le bord d’une rivière. Elles se blottissent
au creux d’un bois. Elles agrémentent une pièce d’eau. Elles
marquent un espace en campagne. Les cabanes sont variées : du
simple cabanon en bois, au petit chalet fleuri. De la caravane qui
n’a plus roulé depuis fort longtemps au pavillon construit années
après années.
Je suis parfois surpris de découvrir ces petits
coins de paradis dans des endroits improbablest.
Si les cabanes sont
bien différentes, j’observe deux constantes : une clôture
qui marque le bout de terrain à soi et le salon de jardin. La
clôture peut être très élaborée avec grillage et alarme ou un
simple fil où est inscrit « propriété privée ». Le
salon peut se limiter aux fauteuils en plastique ou se prévaloir
d' une véritable terrasse faite en bois voire en carrelage où
trônent les chaises-longues. Généralement le barbecue est à côté.
En hiver, tout cela est plié. Je peux juste imaginer la joie et la
satisfaction des « propriétaires » lorsqu’ils résident
dans leur « cabane au fond des bois».
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